Les effets collatéraux du confinement pendant la pandémie Covid. C’est pour rire…
Les poils des confinés (déconfinés)
Depuis que les visages du monde ont disparu
Qu’avec les yeux des autres on doit faire bon ménage
Plus de poilus, barbus, hirsutes et moustachus
Les mentons sont cloitrés, enfermés dans des cages
Les bouches sont voilées, étouffées sous un drap
Ne savent plus bailler, parler, rire et crier
Les narines sont privées du plaisir, de la joie
De humer les aromes, les fragrances renifler
Derrière les masques se cachent des systèmes pileux
Des fournis, des touffus, d’autres plus désertiques
Qui ne nous sont plus rien, est ce un jeune ou un vieux
Celui dont la moitié de face nous fait la nique
Tout le monde se ressemble, le masque nous rend glabre
Le tissu nous fait tous des mentons plus que doux
Et des joues aussi lisses que la surface du marbre
Plus de barbes fournies, de poils noirs, blancs ou roux
Lorsque l’heure sonnera d’abattre cet écran
Il y aura de nouveau devant nous des humains
Poilus, barbus, hirsutes, il sera alors temps
De confier ces tignasses aux impatientes mains
Du coiffeur dont les lames, ciseaux fous et rasoirs
Seront restées longtemps planquées et confinées
Le barbier libéré, des fourmis dans les doigts
Se fera une joie de tout égaliser.
Michel BRIGNOT – Authume – 6 juin 2020