Ça pourrait être le début d’un livre, le point de départ de quelques poésies covidiques…

Le masque et la plume
Le masque et la plume
Touché par le Covid, inspiré par une muse
L’envie de faire des vers s’est emparée de moi
Sans malice, sans calcul, sans faire preuve de ruse
Elle s’est jetée sur moi au plein cœur du débat
Tant qu’à être malade, autant en profiter
Pour parler de la vie avec des mots nouveaux
Si au moins le virus avait quelque bonté
Qu’il me donne l’esprit d’écrire comme Hugo
Malade ou bien portant, n’est pas Victor qui veut,
Car il ne suffit pas d’héberger un virus
Pour qu’aussitôt la prose devienne vers gracieux
Pour que parlent d’une voix Bérénice et Titus
Courts vers de mirlitons, copieux alexandrins
Il y en a pour tous les goûts au banquet des poètes
Longues strophes sans fin, plus ramassés quatrains
Chaque ligne se déguste jusqu’à la dernière miette
Et qu’importe le ver, pourvu qu’on ait l’ivresse
Le visage découvert ou caché sous un masque
Le poète s’emploie, fidèle à sa promesse
À faire parler sa plume, se permet quelques frasques.
Michel BRIGNOT – Authume – 28 mai 2020