Encore une histoire de Covid mais en essayant de garder mes distances…
Le postillon, la morve et le filet de bave
Ami, prends garde à toi, le postillon te guette !
Quelques grains de salive que tu prends en pleine face
C’est la faute à ce gars qui parle fort et tempête
Sans avoir pris la peine de rester à sa place
Il te jappe dessus, il va finir par mordre
Si ce n’est pas le Covid, tu vas choper la rage
Heureusement nos énarques, soucieux de maintenir l’ordre
Ont trouvé le remède en se montrant plus sage
Maintenant, si tu croises un humain inconnu
Reste bien à distance d’un jet de postillons
L’un d’entre eux a parlé et les autres l’ont cru
Il a fait des calculs, consulté des champions
Du jet de postillons, du lancer de salive
Tous lui ont fait la même lumineuse réponse
À 3 pieds de distance, plus de Covid qui vive
La bestiole de sévir finalement renonce
Ni salive ni morve ni filet de mucus
Ne franchit cette distance pour lui astronomique
Il n’y a pas au monde un quidam ou un gus
Qui tousse à plus d’un mètre*, c’est mathématique
Alors, nos vieux chercheurs, nos penseurs vénérés
Ont eu cette merveilleuse et ingénieuse idée
De nommer l’unité qui mesure le trajet
Que le tousseur devra de franchir se garder
C’est la morve-étalon, le postillon-témoin
Après le temps, la masse, elle est la dernière née
Bien mieux que la distance, c’est la distanciation
Qui te tient à l’écart des miasmes contaminés.
Michel BRIGNOT – Authume – 19 mai 2020
* En réalité, les gouttelettes produites par la toux ou un éternuement peuvent être expulsées jusqu’à une distance de 6 mètres. Cette poésie n’est donc qu’une pure fiction.