Asthénie – Michel BRIGNOT – 1er mai 2020

Merci au Covid pour cette magnifique fatigue qui dure depuis plusieurs jours…

Asthénie

Au doux nom d’Asthénie, discrètement elle répond
À sa grâce féline, ses formes magnifiques
Je n’ai pu résister à l’idyllique vision
Aux accents de sa voix, à son charme angélique
Dès qu’elle m’a envouté, attrapé dans ses nasses
Mes forces m’ont quitté, ailleurs s’en sont allées
Mon courage s’est enfui, désertant ma carcasse
Pour partir en d’obscures volutes de fumée
Jusque là, j’étais vif, enjoué et plein d’entrain
Depuis qu’elle m’a séduit, je ne suis plus qu’un spectre
Sans cesse, je dois durement me botter l’arrière-train
Pour tout juste arriver à marcher quelques mètres
Je ne suis que mollesse, torpeur et apathie
Même mon tensiomètre n’est plus assez gradué
Pour mesurer le peu qui me reste de vie
Je n’ai même plus la force de me débarbouiller
Ma toilette est devenue une épreuve digne d’Hercule
Manger, boire, digérer, ne sont que pires besognes
Je n’ai plus gout à rien que de coincer la bulle
Ne rien faire que dormir sans craindre nulle vergogne
J’assure le minimum de mes besoins vitaux
Bientôt, je serai mort à force de paresse
Vivement qu’Asthénie desserre son garrot
Qu’elle s’en aille voir ailleurs, causer d’autres détresses
Si un jour je suis père, que j’hérite d’une fille
Je veillerai prudemment à lui choisir un nom
Qui ne me fatigue pas, j’éviterai Asthénie
Je l’appellerai Claire, Marie ou bien Lison.

Michel BRIGNOT – Authume – 1er mai 2020

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